"Le Bol d'or des MonédiÚres est un critérium cycliste, ayant lieu aprÚs le Tour de France, qui se déroule sur un circuit d'une vingtaine de kilomÚtres à parcourir 7 fois, autour du village de Chaumeil, dans le Massif des MonédiÚres, en CorrÚze.

Créé par l'accordéoniste du début des années 1950 Jean Ségurel, la course a trÚs vite connu un vif engouement de la part du public massé au bord de la route. Jean Robic, Fausto Coppi, Raphaël Géminiani, Bernard Hinault, Laurent Jalabert, Jacky Durand, Stéphane Heulot, Christophe Moreau, etc. se sont imposés dans cette épreuve mélant airs d'accordéon et vélo. Le col des Géants constitue la principale difficulté du tracé." (Extrait de l'encyclopédie Wikipédia)

Comment est né le Bol d'Or (Par Lucien LACOMBE)

"Une chute décida du succÚs du Bol d'Or : Sa petite commune de Chaumeil lui doit tout. Il lui a fait le plus beau présent qu'il pouvait offrir : Mme Ségurel est maire de Chaumeil. Il lui a, aussi, donné le « Bol d'Or » des MonédiÚres. Ce n'est point tout à fait un hasard : Jean Ségurel est un ancien du cyclisme. A seize ans, il était licencié et courait sous les couleurs du Véloce-Club tulliste, avec Fontanel, de Gourdon, Brunie. Il gagna même le Prix de Montaignac.

En 1948, il avait eu l'idée d'organiser une course des vétérans, une seule étape contre la montre : Chaumeil, la gare de CorrÚze. Parmi les engagés, il y avait : Gautherie, pharmacien à Egletons; Abel Perrin, de Tulle, président d'honneur du Véloce; VeyssiÚre de CorrÚze; Roger Breuil, de Tulle, vice-président du Véloce; Marcel Brunie, de Brive; Soulier, de Chamboulive.

A l'arrivée à la gare de CorrÚze, un chien traversa brusquement la chaussée, faisant tomber Jean Ségurel. Il fut blessé et renonça au Prix des Vétérans.
Quatre ans plus tard, en 1952, le « Bol d'Or » naissait, et Jean Robic inscrivait alors son nom en tête d'un palmarÚs sur lequel on peut lire les noms les plus prestigieux du cyclisme international." (extrait de l'album souvenir du Bol d'Or des monédiÚres du 5 août 1982)

Jean SEGUREL en jeune cycliste ! (photo album souvenir 1982)

Le Bol d'Or vu par Antoine Blondin

"Les admirateurs de Jean SÉGUREL ont toujours été trop nombreux pour s'imaginer qu'ils constituaient une secte, entiÚrement instruits, par son oeuvre même, de la belle amplitude des formes de la vie. Mais il est certain qu'il existe entre eux un lien soudain de parenté, noué par l'amitié profonde que suggÚrent pour leur auteur une musique captivante, des entreprises généreuses, une affection toujours pleine de chaleur.

En évoquant le beau village de Chaumeil, il nous semble encore que le célÚbre accordéoniste avait accompli une traduction artistique du coureur cycliste en provoquant, tout au long d'une carriÚre qui pourrait paraître vouée à un terroir trÚs localisé, une construction dont la résonance est universelle.

Jean SÉGUREL, animateur autant qu'exécutant, n'était pas cantonné sur son plateau des MonédiÚres où cependant il avait appelé le monde entier de la bicyclette pour l'intégrer à ses horizons de prédilection, en créant une compétition intitulée le Bol d'Or, qui aurait pu tout aussi bien s'appeler le « Bol d'Air » tant on y respirait la liberté et une sorte de noblesse.

Qu'on n'imagine pas Jean SÉGUREL sous les traits d'un empereur s'offrant un spectacle personnel et s'amusant à voir flamber cette bruyÚre déjà flamboyante par elle-même. Non, l'hÃŽte invitait chez lui un public innombrable; il voulait faire partager la fusion des retrouvailles sportives à des dizaines de milliers de personnes, nous confirmant que dans le mot accordéon, il y a accorder et qu'accorder, cela veut dire : mettre les coeurs ensemble. C'était donc un être qui avait le sens de la paix et de la joie.

De ce phénomÚne naît une musique spirituelle, soyeuse ou tonitruante : celle que nous prodiguait SÉGUREL et que nous n'avons pas fini d'entendre. Un miracle de l'Histoire des hommes veut qu'aujourd'hui, en rouvrant le Bol d'Or, nous puissions retourner un peu d'hommage à un grand disparu plus que jamais présent." (extrait de l'album souvenir du Bol d'Or des monédiÚres du 5 août 1982)

Le sport en CorrÚze

"Parler du sport en CorrÚze, c'est surtout, pour l'heure présente, évoquer des souvenirs. La saison des sports d'été s'achÚve sans que l'on puisse encore se considérer en période hivernale. Des souvenirs? Il n'en manque pas qui alimenteront les conversations des longues veillées « di lou cantou ». Un calendrier cycliste particuliÚrement fourni a drainé vers les routes corréziennes tout ce que la France compte de champions.

Que dis-je, la France, c'est de l'Europe qu'il faut parler. Jean Ségurel ne me pardonnerait pas d'ignorer son « Bol d'Or des MonédiÚres » et le nom de Fausto Coppi qui s'y rattache.

En venant à Chaumeil, le « campionnissimo » au palmarÚs le plus prestigieux de tous les temps, vainqueur de deux tours de France, de Paris-Roubaix, du Grand Prix des Nations, sans compter ses nombreux tours d'Italie, Milan-San Remo et Tours de Lombardie, n'honorait pas simplement un contrat, il donnait un aperçu de toute l'étendue de sa classe et préparait sa victoire au championnat du monde, couronnement d'une carriÚre unique.
C'est l'honneur du « Bol d'Or des MonédiÚres » de compter à son palmarÚs les noms de Robic (1952) et Coppi (1953). Deux noms qui classent une épreuve et en font, désormais, la course-phare de notre région où le cyclisme ne connut jamais pareille activité." (extrait de l'album souvenir du Bol d'Or des monédiÚres du 5 août 1982)

Bulletin Di Lou Cantou - Novembre 1953. E. TOULOUSE

Aujourd'hui perpétuée par le Paris-CorrÚze de Laurent Fignon et Max Mamers, le Bol d'Or des MonédiÚres a connu un renouveau. Théâtre de l'ultime étape du Pris-CorrÚze, le Bol d'Or est toujours un juge de paix qui met au grand jour le talent de ceux qui viennent, au creux du mois d'août, conquérir le graal suprême que tant de grands champions ont soulevé.